28/06 Jour d’arrivée
Enfin les Alpes et leur fraîcheur. Ceillac se situe dans le parc naturel régional du Queyras (Alpes du Sud pour les non initiés) à 1640m d’altitude, nous on devait être à 1670m. D’où le matin, c’était petite polaire pour aller au petit déjeuner.
Une arrivée sans problème pour la plupart des participants sauf pour ceux qui sont restés coincés dans les gorges du Guil à cause d’un camion un peu trop haut et un peu trop long pour ces routes de montagne.
Au club, nous avons retrouvé Seb, notre guide préféré qui nous accompagnera (avec beaucoup de patience) pour l’ensemble du séjour. Préféré oui, car c’est le 5ème séjour que nous effectuions avec lui et nous envisageons de faire le 6ème avec lui, séjour qui est déjà en prévision dans les cartons.
29/06 Le bois de Jalavez
C’est le 1er jour et pour nous qui arrivons de l’altitude 0, il est préférable de commencer doucement. Nous partons donc à pied du club pour effectuer une ballade dans les bois, ballade en balcon au dessus du village de Ceillac et de la vallée du Mélezet. 260 m de dénivelé et 8 km pour les contemplateurs (groupe de Seb) et 450 m et 10 km pour les autres. Huit randonneurs dans le groupe de Seb et seize dans le 2ème, mais les chiffres vont vite s’inverser dès le lendemain et pour le restant du séjour. Il y aura plus de contemplateurs que de "sportifs".
Malgré un début de tracé un peu raide 180 m de dénivelé sur 1 km, ce sera une petite balade bucolique au milieu des mélèzes, mais attention où nous mettons les pieds, il y a des fleurs à profusion de toutes les couleurs (jaunes, bleues, blanches, violettes, oranges, roses……..) et ce serait dommage de les abîmer,……. mais comment les éviter il y en a partout.
Pour notre 1ère journée, on aura droit aussi à quelques petites averses. Mais où pique-niquer quand l’herbe est détrempée ? Pour certains ce sera un retour rapide au club (à marche forcée), pour d’autres ce sera un repas pris à table sous des barnums installés par le club de parapente (Solange pourra vous parler du parapente), mais sans âme qui vive lors de notre passage. Donc, petit pique-nique très sympa, à l’abri en attendant que l’averse passe.
Le groupe au complet même après la rude montée, balade au milieu des mélèzes et pour certains, repas sous les barnums.
Et les "contemplateurs" qui ont attendu en vain le retour des sportifs en "contemplant" la cascade de la Pisse du haut de 280 m, la plus haute cascade du Queyras qui descend du lac Miroir, se sont finalement précipités sous l'averse, à travers les campings vers le VVF de Ceillac pour prendre le déjeuner au sec dans le bar...
Seb nous précisait que l'hiver lorsque la cascade est gelée, les blocs de glace formaient 6 à 7 niveaux, comme des plateformes pour les téméraires qui escaladaient cette paroi...
30/06 Le Pré d’Albert et le col Allongé
2ème jour, cela se corse déjà. Direction la Riaille (5 km en voiture) pour une randonnée dans le vallon d’Albert. Très joli vallon, un peu sauvage et peu fréquenté car sur le versant opposé aux lacs Miroir et St Anne.
Départ pour tout le monde à 1900 m, direction le pré d’Albert à 2300 m pour certains, d’autres iront avec Seb jusqu’à 2400 aux premiers névés, les derniers pousseront vers le col Allongé jusqu’à 2600 soit 700m de dénivelé, pas mal pour des seniors habitués aux collines marseillaises.
Et bien sûr, des fleurs (voir les photos d’Alain), nos premières marmottes et des paysages fabuleux en ce début d’été très humide qui favorise l’éclosion de mille couleurs, du vert des alpages au bleu du ciel en passant par le blanc des névés (un peu sableux suite aux dernières pluies) et le chatoiement de l’eau qui ruisselle sur les parois.
Les différents objectifs atteints, nous redescendons manger au Pré d’Albert avec les contemplateurs.
Après le repas, nous prenons gentiment la direction du retour, mais presque arrivés aux voitures, Seb nous propose de faire une petite boucle au milieu des prairies avec profusion de fleurs, nous serons une quinzaine à le suivre pour évoluer dans ce superbe paysage, on pourrait y tourner un western. Un petit 3 km en plus.
Le pré d'Albert dont nous n'avons d'ailleurs pas vu le propriétaire mais un havre de paix propice à un repos bien mérité pour la majorité des contemplateurs tandis qu'un petit groupe emmené par Seb partait rejoindre les sportifs. D'ailleurs au fond de la vallée, nous avons pu observer et photographier le regroupement de ces quelques contemplateurs avec les sportifs pour la traditionnelle photo sur une plaque de neige !
01/07 Le Bois Noir et la Bergerie du Lacas
La rando avec le moins de dénivelé de la semaine….. mais la plus longue 16km (A-R) jusqu’au Bois Noir vers le fond de la vallée du Cristillan (le torrent de Ceillac). Une sortie aussi très bucolique en balcon au dessus du torrent. Par contre, nous sommes sur le GR58 qui correspond au Tour du Queyras et nous rencontrons beaucoup de randonneurs qui vont eux vers le col du Fromage (Molines) ou le col des Estronques (St Véran). Donc pour nous, direction le hameau du Bois Noir pour l’ensemble du Groupe, les « sportifs » ajoutent une petite boucle par la bergerie de Lacas et rejoignent l'autre groupe au hameau du Bois Noir où nous pique-niquons tous ensemble. Le retour s’effectue par un sentier à peine visible à flanc d’alpage où certains y laisseront un peu de sueur, sans entamer (ou presque) leur bonne humeur.
Je pense que c’est lors de cette rando que nous avons vu le plus de fleurs de prairie et de sous-bois différentes (Campanules, gentianes bleues, gentianes jaunes, Lys de St Bruno, Sénécons, Benoîtes, Trolles, Anémones, Soldanelles,….. à voir sur l’album) et tout ça au milieu d’un paysage magnifique parsemé de petits hameaux et de bosquets de mélèzes. Un régal pour les yeux, un peu moins pour les jambes.
2/07 Le Lac Miroir et le Lac des Rouites
Enfin la randonnée au lac Miroir (joyau de la vallée) repoussée déjà 1 fois pour éviter l’affluence du week-end et une 2ème fois à cause d’une barre de nuage un peu trop persistante au dessus du lac.
Pour éviter le monde, ce sera un départ à fond la caisse en voiture…….. derrière un troupeau de 1500 moutons, mais pas de panique il n’y a que 3 km à faire en voiture. Dès le début de la randonnée, nous nous séparons car un groupe plus restreint montera jusqu’au lac des Rouites 200 m au dessus du 1er lac. La montée est rude et quelque peu impressionnante, par endroit nous passons à flanc de falaise, mais quel spectacle, car après avoir longé un torrent en furie qui se termine dans la vallée par une magnifique cascade, nous arrivons au lac blotti au milieu des mélèzes et des alpages où se reflètent les parois et pics du massif de la Font Sancte 3385 m, le point culminant du Queyras.
Après un rapide en cas et quelques photos, le 1er groupe repart pour le lac des Rouites où le spectacle est tout autre car, plus petit, ce lac est entouré d’éboulis avec encore beaucoup de névés qui en fondant alimentent et refroidissent le lac. Température de l’eau 8°C, ce qui n’empêche pas Alain de faire trempette et de nager sur quelques mètres (alt 2413m).
Après quelques photos pour mémoriser cet instant, c’est la redescente vers le lac Miroir où nous retrouvons l’équipe de Seb, ce sera pique-nique et sieste, allongés au milieu des fleurs avec vue sur le lac et les sommets avoisinants encore un peu enneigés.
Le retour au Mélezet (parking) s’effectue en 2 groupes sur 2 parcours différents, les plus pressés (et oui, il y a le tour de France avec l’étape du Galibier) reprennent le sentier emprunté à la montée, les autres rallongent en redescendant du coté des pistes de ski.
03/07 Repos ou col de Bramousse
Le mercredi, c’est le jour de repos donc la journée est libre.
Certains en profitent pour aller visiter la région (Guillestre, la Fontaine pétrifiante, les marmottes de Mt Dauphin), d’autres pour voir de la famille, pour d’autres encore, c’est visite le matin du village, de son église et de son cimetière (un peu particulier) et l’après midi pour les inconditionnels la partie de boule. Pour les derniers, c’est une rando de plus vers le col de Bramousse qui se situe 600 m au dessus du VVF où nous trouverons les vestiges de l’ancien télésiège et de l’ancien téléski et oui, il y a 50 ans il y avait des remontées mécaniques sur les versants sud.
Et n’oublions pas Solange qui nous a fait vibrer pendant le repas à la regarder passer dans les airs au dessus du club (en parapente bien sûr) avec son gentil (et beau ?) moniteur. Bravo Solange, joli souvenir.
Puis en fin de journée, nous avons pu rencontrer un apiculteur qui nous a expliqué tous les mystères de la ruche, nous équipant même de tenues de spationaute afin de pouvoir s'approcher des ruches et découvrir le travail des abeilles en direct.
Visite des Ruches en vidéo (clic)
04/07 Refuge de la Blanche (St Véran) et col de St Véran
Aujourd’hui, c’est le grand jour, pas de pique nique, nous mangeons au refuge de la Blanche au fond de la vallée de St Véran,
Mais quelle expédition ! 35 km en voiture, 4.5 km en navette sur des chemins de torture et pour finir 3,2 km à pied et 250 m de dénivelé pour arriver au refuge.
Magnifique refuge à 2500 m, blotti au pied de sommets avoisinants les 3000 m et pour certains les dépassants, avec un petit lac éponyme où bien sûr Alain a pu se baigner avec une température de l’eau légèrement plus chaude …… 9°C cette fois.
Il faut croire que l’altitude ouvre l’appétit car les assiettes d’omelette (fromage, pommes de terre et petit salé) accompagnées d’une salade complète ont vite été avalées malgré leur taille imposante. Et refuge oblige, on ne pouvait repartir sans une tarte aux myrtilles et/ou un gâteau au chocolat, le café …… et pour les (nombreux) volontaires un petit genépi qui viendra s’ajouter aux vins (rouge, rosé et blanc) offerts par le refuge. Beaucoup seront de mon avis pour recommander ce refuge dont le gardien au premier abord paraît sévère, mais qui s’avère être très sympathique avec les doryphores (surnom des marseillais dans les Hautes Alpes).
Heureusement, il reste pour les contemplateurs la descente par le grand canal pour digérer, les sportifs font un détour en direction du Col de St Véran, petite excursion qui nous mène jusqu’à 2750 m, soit 250 m de dénivelé en plus, qu’une « certaine » a du mal à avaler (après l’omelette, c’est peut être normal).
On se retrouve tous sur le grand canal pour finir la rando ensemble et arriver vers 18 h au club pour notre apéritif quotidien.
05/07 Lac St Anne et Col des Girardins
2ème grand spot de la vallée de Ceillac, le lac St Anne, plus grand que le lac Miroir, plus haut, il est surtout blotti à 2400 m dans un milieu plus minéral. Il n’y a plus d’arbre à cette altitude seulement quelques espaces herbeux où nous pouvons pique-niquer et nous étendre car la montée est rude même si on part de 1950 m après avoir laissé les voitures au dernier parking de la vallée du Mélezet.
Rude montée, mais comme toujours, il suffit de regarder autour de nous la flore qui nous entoure pour oublier la fatigue. Notre seul regret, c’est d’avoir côtoyé, tout au long de cette rando, des Lys Martagon en boutons, mais pas un seul en fleur, trop tôt encore.
Arrivés au lac et à sa chapelle, les sportifs prennent la direction du col des Girardins à 2714 m, mais il y aura beaucoup d’abandon en route, la fatigue cumulée commence à se ressentir et les névés persistants dans les pentes rendent la progression difficile. Une partie des contemplateurs ira vers les rimayes au dessus du lac pour essayer d’apercevoir des chamois ou bouquetins … chamois qu’ils auront la chance de voir.
Le retour aux voitures s’effectue par l’itinéraire de montée car le retour par les pistes est long et sans intérêt.
Pardon, j’oubliais, il y avait un lac et Alain s’est bien sûr baigné surtout qu’il y avait aussi quelques jeunes naïades.
06/07 Autour du Bois Noir ou Lac de Clausis
C’est notre dernier jour et comme pour le 1er jour, il y a aujourd’hui de gros risques de précipitation donc départ un peu plus tôt pour un retour prévu avant 13h au club.
Cette fois, nous faisons les 8 km jusqu’au Bois Noir en voiture (ça va beaucoup plus vite) et là nous nous séparons comme d’habitude en 2 groupes, un qui ira au Lac de Clausis, l’autre groupe randonnera en fond de vallée, dans les prairies et sous les mélèzes.
La montée à Clausis ressemble beaucoup à celle du lac St Anne, raide avec beaucoup de lacets et un verrou glaciaire pour arriver au lac.
Et pour la 1ère fois, nous sommes confrontés à un troupeau de moutons (pas grave) et à ses gardiens, des patous très menaçants (plus grave), mais heureusement tous sont encore parqués, ouf.
La pluie menacera pendant toute la montée, mais les vannes ne s’ouvriront qu’à 50 m du lac.
Joli petit lac, anonyme, perdu au fond de la vallée, mais très sympathique peut être à cause de la pluie et du ciel très bas. Seul lac ou Alain ne se baigne pas, peut être a t’il peur de se mouiller…..
Nous redescendons rapidement car si la pluie se calme un peu, dans la vallée le temps semble plus menaçant.
Si, on a eu de la chance à l’aller avec le troupeau, au retour, il faut le traverser et avec ses gardiens, franchement, on n’est pas tranquille du tout. Mais où sont-ils ? pas de patous à l’horizon seulement des gentils moutons noirs et pas blancs comme on voit d’habitude. On finit donc la randonnée tranquillement en prenant les photos de cairns bien particuliers (voir photos).
07/07 Jour du Départ
Voilà, les 10 jours sont passés trop rapidement.
La destination Ceillac est à conseiller surtout en cette période où tout est en fleur, les différentes petites vallées proposent de multiples randonnées différentes dans un paysage encore authentique et préservé.
Toutes les randonnées prévues ont été effectuées, seule la montée à 3200 m a du être annulée car il y a encore trop de neige, mais elle a été remplacée par le refuge de la Blanche où nous avons passé une excellente journée.
Point négatif du séjour, c’est le VVF qui n’était pas à la hauteur de ce qu’on a pu connaître ailleurs autant sur la restauration que sur l’organisation et l’animation. Heureusement qu’on s’animait nous même avec l’apéro de 18h30. Pardon, ce n’était pas un apéro, mais un « briefing » où l’on pouvait faire le point sur la journée et surtout prévoir et expliquer la randonnée du lendemain, ce qui nécessitait bien une bonne heure de palabre.
Merci à tous pour votre bonne humeur et merci à Seb notre accompagnateur tout au long du séjour .
Michel C.
Photos : Alain E.
Avec 10 jours de randonnées et énormément d'extras, il y avait de quoi raconter et compléter... et la pile de photos que notre reporter Alain nous a confié, a quelque peu retardé la diffusion de cet article avec la mise en place des 5 albums ci-dessous, complétés par mes clichés des lacs (du coup, heureusement que Raymonde, Annie, Mireille, Josette, Solange... ne nous ont pas envoyé les leurs !).
En fait, dans le lot, il m'est toujours difficile de supprimer les photos témoins de nos aventures !
Merci encore à Seb qui nous a fait découvrir la faune et la flore du Queyras avec sa bonne humeur, ainsi qu'aux organisateurs du séjour, Josette dans la gestion administrative et Michel sur le terrain avec les sportifs, sans oublier les photographes et tous les participants que l'on retrouvera sûrement l'année prochaine dans les Pyrénées à Saint Lary.
Christian G.