Pour ce jeudi 14 mars, Josette avait programmé une sortie/randonnée avec déplacement en car à Rustrel tandis que Christian D. avait pris contact avec Daniel, un passionné des anciennes activités des carrières d’ocre qui s’était proposé pour nous faire visiter gracieusement le site.
Après un petit trajet assez touristique et plein de surprises, nous avons enfin rejoint Apt puis le Colorado Provençal… avant le déjeuner.
Le groupe composé d’une cinquantaine de randonneurs allait suivre notre guide Daniel dans les anciennes carrières d’ocre de Rustrel, franchissant quelques petits cours d’eau mais en restant toujours attentifs tout au long de la journée, aux explications données par ce laveur d’ocre, de la formation des ocres, à l’extraction et au lavage puis à la commercialisation des ocres. Une visite vraiment très instructive, pleine de couleurs, entrecoupée à midi par un agréable déjeuner au restaurant des Mille Couleurs, ce fut finalement une journée bien appréciée par l’ensemble des participants qui a reçu avant de quitter le site, un petit sachet d’ocre en souvenir.
Difficile de résumer en quelques lignes toutes les explications de Daniel sur la formation des ocres, il y a des millions d’années, l’exploitation à ciel ouvert des gisements à partir de 1870, le lavage des ocres dans les carrières sous pression d’eau, l’entraînement des mélanges sable/ocre/eau dans les bassins de décantation, la récupération de briques d’ocre puis leur traitement pour la commercialisation…avec des moyens sommaires pour un travail très pénible.
La consultation du site du Colorado Provençal sera un bon complément pour l’information des lecteurs.
Christian G.
Rétrospective de notre visite du Colorado Provençal en vidéo (clic)
Difficile aussi de clore cet article sans intégrer le résumé (en plusieurs lignes) que Christiane F. faisait de son côté pour alléger mon travail. L'occasion de la remercier ainsi que les photographes et toutes les personnes qui participent efficacement à l'élaboration de ces articles.
Nous étions 52 en direction du canyon de Rustrel que l’on nomme aussi le Colorado Provençal.
Daniel Woirgard nous attendait et nous a guidé tout au long de cette journée. Daniel est un ancien ocrier et il a su nous transmettre avec passion le savoir de son métier.
La journée s’est partagée en 2 randonnées distinctes, avec l’arrêt au restaurant pour le repas (simple mais très bon), et avec comme le veut la tradition apéro et café.
Des sentiers larges avec peu de dénivelé, la variété des paysages et celle des couleurs rendent chaque randonnée d’un grand intérêt.
Et voici le chapitre culturel : l’ocre extrait des carrières, et séparé du sable auquel il était aggloméré, avait plusieurs utilisations dont la principale était la fabrication de pigments pour les peintures et badigeons. Mais il y avait aussi d’autres applications parfois insolites comme celles d’être mélangé à de l’hévéa, l’ensemble entrant alors dans la fabrication du caoutchouc (chambres à air, élastiques mais aussi linoleum).
Nous avons pu voir des vestiges de l’activité humaine et des outils nécessaires à cette exploitation : pompes à eau, canalisations, bassin de décantation … Notre guide n’a pas manqué de nous expliquer leur utilisation.
L’eau avait une grande importance pour l’exploitation de l’ocre car elle permettait de le séparer du sable, de le laver et d’obtenir un minéral pur.
L’exploitation des carrières a été à son apogée de la fin du 18ème au début du 20ème siècle. La mise au point des colorants chimiques a sonné le déclin de cette industrie alors florissante.
La beauté du Colorado Provençal est le résultat combiné de la nature et du travail des hommes.
Le processus de formation des ocres débute il y a environ 110 millions d'année, la Provence est alors immergée par la mer.
L’ocre est une roche composée d’un mélange d’argiles et est naturellement coloré par un oxyde de fer (différent selon la couleur : hématite, limonite ou goethite). Selon la composition en fer, la couleur varie du jaune au rouge vif en passant par plusieurs nuances : crème, jaune-orangé … Notons aussi la couleur blanche due à l’absence de fer, même si les scientifiques ne sont pas tous d’accord pour la considérer comme de l’ocre.
Cette argile est amalgamée avec du calcaire et du quartz (sable). Au fil du temps et au cours des altérations climatiques, les mouvements tectoniques (merci Wikipedia) ont fait apparaitre ces paysages.
Pour récupérer l’ocre, l’homme a exploité des carrières à ciel ouvert, puis l’érosion naturelle a contribué à la formation de ces lieux étonnants aux noms évocateurs : Sahara, désert blanc, cheminées de fées, cirque de Barries …
Ce fut un régal pour nos yeux et les photographes s’en sont donnés à cœur-joie.
Malgré l’aménagement ostensible avec la mise en place de barrières et d’escaliers due à l’exploitation touristique (le site appartient à plusieurs propriétaires privés), ce site est à découvrir pour son décor unique.
Les explications de notre guide, Daniel, ont contribué à rendre ces balades-randonnées encore plus attractives.
A cela, s’ajoute la bonne ambiance qui règne (comme à chaque fois) au sein des randonnées de l’AMFRA : en résumé ce fut une très bonne journée.
Merci à toutes celles et ceux qui ont contribué à l’organisation de cette sortie.
Christiane F.